3 versions de l’envie de changer de vie
J’ai souvent l’occasion de discuter avec des personnes qui veulent changer de vie, ou plus exactement changer quelque chose dans leur vie. Souvent parce qu’elles ont l’impression d’être à l’étroit dans un costume trop petit pour eux. elles. Parce qu’elles se sentent perdues mais ont l’envie de sortir de ce flou pas si artistique. Ou parce qu’elles ont l’impression de n’être pas alignées (en terme d’intensité, cela varie de “un peu” à “beaucoup” en passant par “pas du tout”), ce qui se matérialise généralement par un sentiment de perte de SENS.
Concrètement, j’entends souvent 3 versions de ce même constat :
VERSION 1
“J’aimerais bien changer quelque chose dans ma vie, mais je ne sais pas par où commencer… alors je ne fais rien.”
“J’ai des envies de changement, mais je manque de confiance en moi et j’ai peur des conséquences.”
???? Procrastination, j’écris ton nom ! Avec sa conséquence directe : la perte d’estime et de confiance en soi.
VERSION 2
“Je n’en peux plus, j’en ai ras le bol, je vais changer de (… je te laisse remplir les trous : boulot, mec, vie, enfants – ah non, tiens, ça je ne peux pas ou je vais finir en taule…) ou mieux : “je vais tout changer”.
???? Bienvenue changements inopportuns à l’emporte pièce et éparpillement ! Pour créer du changement, il ne faut SURTOUT PAS tout changer. Car le risque en envoyant tout balader est de partir dans toutes les directions. Et de se retrouver au point de départ 6 mois plus tard, tout aussi malheureux et pas au clair, faute d’avoir en amont pris le temps de déterminer le cap et des étapes transitoires pour arriver à destination, un pas après l’autre.
VERSION 3 (La version inverse du script numéro 2) :
“En ce moment, ce n’est pas trop la fête. Je ne suis pas très heureux.se dans ma vie (pro et / ou perso). D’ailleurs j’ai souvent des symptômes corporels mais je ne les écoute pas. En même temps, tout le monde est un peu comme ça, c’est normal non ? Si j’attends un peu et que je serre les fesses, ça ira mieux.”
???? Bonjour déni ! Avec sa conséquence si tristement fréquente : l’épuisement (professionnel, parental, conjugal…). Si je reste au plan professionnel, les études sont formelles : 1 personne sur 4 aujourd’hui est victime d’un épuisement professionnel. 42% des salariés se sentent stressés au quotidien et 34% ne se sentent ni écoutés ni compris par leur hiérarchie. C’est loin d’être neutre.
Alors j’aimerais tout de suite déconstruire le mythe inhérent à cette dernière version : non, ce n’est pas OK de ne pas se sentir bien dans sa vie / son boulot et se dire que ca ira mieux plus tard. Et non ce n’est pas normal d’avoir l’impression de surnager et de vivre sa vie en apnée, d’attendre le week-end et les vacances pour avoir l’impression de vivre. Et oui, si ton corps t’envoie des signaux, cela vaut la peine de les écouter avant de te retrouver un matin à ne plus pouvoir poser le pied par terre.
Alors en parlant de pied par terre et avant d’aller plus loin, je voudrais laisser la place à un grand sage :
« Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas » Lao Tseu.
Aujourd’hui, je te propose d’explorer l’importance des petits pas et du mouvement en général.
La théorie des petits pas
Le meilleur moyen d’avancer est d’inscrire sa réflexion dans la durée et de l’ancrer dans son quotidien. Petit pas par petit pas, l’important c’est de se mettre en mouvement puis de continuer à avancer… Step by step ouuuu babyyyy !
Je parle toujours du tout premier pas de côté, probablement le plus important car c’est celui qui permet de s’écarte juste un tout petit peu du chemin sur lequel on est entrain d’avancer, qui permet d’avoir une perspective juste un tout petit peu différente et un angle de vue un peu autre.
Ce “simple” premier petit pas est souvent le plus difficile à poser, soit parce qu’on ne sait pas par où commencer, soit parce qu’on est rattrapés par ses peurs (cf les deux pendants mentionnées plus haut éparpillement et procrastination).
Mais la bonne nouvelle c’est qu’il est aussi le plus important, car il suffit pour initier le changement, et les autres paraissent beaucoup moins vertigineux si tu décides de t’accrocher un peu ! Une fois que le premier pas est posé, il est beaucoup plus facile de rester en mouvement et de se dire que s’arrêter n’est plus une option !
Comme j’aime le dire, ma mission (j’irai peut-être même jusqu’à dire mon “incroyable talent”), c’est d’insuffler l’énergie aux personnes que j’accompagne d’initier le premier pas, et de leur donner l’élan de continuer, un pas après l’autre… Tout en leur apprenant à profiter de la route.
Car c’est en effet un concept absolument essentiel :
Ce qui compte, c’est le chemin, pas la destination ! Rien ne sert d’attendre d’être sur la ligne d’arrivée pour s’apprécier et apprécier sa vie.
Love is on the way !
“L’important ce n’est pas la destination, c’est le voyage” Robert-Louis Stevenson
Ce que les neurosciences ont à nous dire !
Alors pourquoi je te saoûle avec mes petits pas et mes chemins ?
Notre cerveau a tendance à toujours emprunter les mêmes sentiers, ceux qui lui sont “confortables” (même si en vrai, ils peuvent être inconfortables car ils s’apparentent souvent à de l’auto-sabotage).
Mais la bonne nouvelle – prouvée par les neurosciences dans les dernières décennies – c’est la neuro-plasticité du cerveau ! En gros, nous ne sommes pas voués à reproduire à l’infini et emprunter toujours les mêmes chemins qui ne mènent à rien, car nous pouvons en refermer certains et “éduquer” notre cerveau à en emprunter de nouveaux.
Peu à peu, le sentier devient un chemin, une route en terre, une route goudronnée, une autoroute, une 4 voie… bon bref, tu vois là où je veux en venir !
En gros, plus on empreinte un chemin et plus il s’élargit, plus ça devient aisé et logique de passer par là… Idem dans le cerveau où il y a des chemins qui vont d’un neurone à l’autre et plus on empreinte ce chemin plus ça devient logique et automatique.
Dire « Je suis comme ça », c’est faux, ce n’est pas notre identité… c’est juste devenu une autoroute automatique dans notre tête ! Un biais cognitif pour trouver des bretelles pour nous embarquer sur l’autoroute de « je suis nul.le” ou “ce n’est pas pour moi” etc.
Mais on peut faire rétrécir les autoroutes dont on ne veut plus et s’en créer des nouvelles (en commençant par des sentiers). Donc oui le changement, c’est possible, pour toi comme pour moi, et ce à n’importe quelle étape de notre vie !
Mais cela implique de la bonne volonté et de la constance.
Sans action ni répétition, pas de changement… et encore moins de changement de vie !
Pour changer de vie ou créer du changement dans sa vie, il n’y a pas mille options : il faut passer à l’action.
Sans action, il n’y a pas de changement. Et sans répétition, il n’y a pas de mouvement.
Car autant on peut déblayer un sentier poussiéreux dans notre cerveau et le transformer en autoroute, autant l’autoroute a vite fait d’être envahie par les ronces si aucune voiture n’y passe.
Donc pour éviter le fait de retomber comme deux ronds de flan au bout de 4 jours dans la création d’un nouveau comportement ou d’une nouvelle habitude, il y a deux règles essentielles :
1. Mieux vaut fait que parfait :
Sans action, pas de changement ! Donc ta mission, c’est de faire.
Et de faire sans te flageller, dans aucune circonstance.
D’accepter donc de faire de manière imparfaite, plutôt que de ne pas faire du tout.
Et d’accepter que faire mieux que tu peux, c’est déjà incroyablement satisfaisant, quels que soient ce que tu as à ta disposition à ce moment-là (que ce soit en terme d’énergie, d’argent, de connaissances, de ressources diverses…).
Tu auras toujours tendance à te juger, et c’est bien naturel, mais je voudrais vraiment déposer ici un premier concept absolument essentiel, qui a révolutionné ma vie de perfectionniste
“FAIT VAUT MIEUX QUE PARFAIT” ou encore (pour les anglophones) : “IMPERFECT ACTIONS ARE BETTER THAN PERFECT INACTION”
2. Commencer petit :
Pour maximiser les possibilités d’inscrire un nouveau comportement dans la durée, je ne le répéterai jamais assez : il est important de ne pas viser trop haut au début, et de rendre les choses les plus simples possible. L’objectif est de choisir un comportement tellement simple que tu peux le pratiquer, même quand ta motivation est au plus faible.
Si tu veux commencer à méditer, ne vise pas une demi-heure chaque jour au démarrage ; commence plutôt par 3 respirations avec les yeux fermés. Si c’est de te remettre en forme, évite l’objectif 20 pompes par jour, et commence par 2.
(Pour en savoir plus sur ce sujet de comment construire de nouvelles habitudes, je te renvoie à mon article sur le livre “Atomic Habits : un rien peut tout changer I Les meilleurs conseils de James Clear”)
Pour créer des habitudes fortes, il faut surtout viser la régularité
Pense à ton comportement comme un arbre : au début, ses racines sont fragiles et peu profondes. Si le comportement est trop grand, il suffit d’un peu de vent pour que ces racines fragiles ne soient pas suffisantes à le maintenir ancré, et l’arbre va tomber.
Si tu commences par un comportement petit, et en prends soin régulièrement, ses racines vont peu à peu se renforcer, et lorsque l’arbre va grandir naturellement, elles seront suffisamment solides pour le maintenir ancré même en cas de tempête.
Peut-être que tu es sceptique et te dis que tu ne vois pas comment le fait de faire trois pauvres respirations ou 2 micro-pompes pourront jamais amener des résultats significatifs dans ta vie ?
Mais rappelle-toi que ces comportements ne sont que le début. Ils vont te permettre de développer peu à peu davantage de compétences, d’acquérir plus de confiance en toi. Et in fine, des actions qui auraient précédemment été difficiles pour toi deviennent plus simples.
Et patience Callaghan : ne sois pas pressé et contente-toi d’actions très simples pour commencer.
Alors pour terminer, voici ma proposition concrète de premier petit pas pour toi aujourd’hui :
???? ???? ???? Passe mon test rapide et gratuit “Quelle est ta plus grande croyance limitante” pour identifier la croyance limitante principale qui te coupe les ailes et te retient de tout déchirer dans ta vie (pour le moment). Et surtout, obtenir des pistes concrètes pour t’en libérer (en pratiquant l’action ET la répétition).