Quand Brené Brown rencontre le Dr Edith Eger : alerte entretien passionnant !
Brené Brown et l’éloge de la vulnérabilité
Je ne me lasse pas de parler de Brené Brown, découverte sur le tard grâce à ma chère amie Céline avec qui j’ai partagé près de trois années d’aventures professionnelles et personnelles en Zambie !!!
Chercheuse américaine, Brené Brown étudie depuis plusieurs décennies le courage, la vulnérabilité, l’empathie et la honte notamment. Heureusement pour le quidam lambda, elle a aussi à coeur de partager les résultats de ses études et découvertes au travers de conférences et de livres – que je qualifierais de majeurs – tels que Le pouvoir de la vulnérabilité et La grâce de l’imperfection.
Et pour celles et ceux qui veulent prendre une bonne dose d’inspiration en terme de management, commandez, lisez derechef Dare To Lead, qui n’existe curieusement qu’en version résumé en français Osez Diriger.
Le Pouvoir de la Vulnérabilité de Brené Brown : un des TED Talk les plus vus au monde
Si j’ai éveillé ton intérêt, tu peux commencer par son TED Talk sur le pouvoir de la vulnérabilité (sous-titrages en français), déjà vu par plus de 54 millions de fois à ce jour !
Ou regarder sa session passionnante “Anatomie de la confiance” où, en partant d’une anecdote arrivée à sa fille à l’école, elle dissèque l’origine de la confiance humaine et partage des conclusions aussi simples qu’édifiantes !
Éloge du choix : Brené Brown interviewe le Dr Edith Eger
Brené Brown est également aux manettes de l’inspirant podcast Unlocking Us, que je te recommande chaleureusement si tu parles anglais, dans lequel elle partage ses réflexions ou interviewe des personnalités incroyables.
Aujourd’hui, j’avais donc envie de partager une magnifique interview que Brené Brown a faite avec Dr Edith Eger, une femme pétillante de 93 ans à l’époque de l’entretien, survivante d’Auschwitz, aussi profonde que rigolote.
Psychologue et auteure de The Choice (Le Choix d’Edith) et The Gift (Le Cadeau), le Dr. Eger a passé sa carrière à étudier les traumas, la colère, la résilience et notre pouvoir en tant qu’être humain de choisir comment nous voulons nous voir nous-mêmes et de résister aux étiquettes que les autres posent sur nous.
Pour la petite histoire, Edith Eva Eger reprendra le chemin de ses études interrompues par les camps à l’âge de 40 ans seulement et obtiendra son doctorat en psychologie à l’âge de 50 ans… si cela en soi n’est pas déjà un exemple vivant que rien n’est impossible, à part les limites que l’on se met soi-même ou qu’on laisse les autres nous mettre (aka : trop vieille) !!!
Le choix du Dr Edith Eger : passager ou conducteur ?
Le Dr Edith Eger explique notamment dans ce podcast qu’elle pose souvent à ses clients la question suivante : « Veux-tu être un enfant qui est assis à l’arrière de la voiture et rouspète tout le temps sur la direction dans laquelle on va, qui fait ce qu’il veut sans se raisonner ou se limiter et qui blâme les autres tout le temps ? Ou veux-tu être l’adulte au volant, qui conduit et décide où il va ? Veux-tu être celui qui sera conduit ou celui qui conduit ? ».
Comme le dit très bien Brené Brown, nous restons parfois à l’arrière de la voiture car nous rejetons la responsabilité d’être le conducteur. Mais c’est une épée à double tranchant qui mène bien souvent à la colère, parce que nous sommes dirigés justement.
Bref, conducteur ou passager, je ne peux que t’inciter à sauter dans la voiture entre ces deux femmes, pour profiter de leur conversation à la fois légère et profonde !!!! Un vrai bain de jouvence avec une femme âgée qui n’a rien perdu de sa jeunesse et de son esprit…
À noter toutefois : le podcast est en anglais et le Dr Eger est dotée d’un accent prononcé des pays de l’Est dont elle se moque d’ailleurs avec beaucoup d’humour.
Choix et responsabilité : un effet caisse de résonance du Dr Edith Eger au micro de Brené Brown
Voici donc pêle-mêle quelques notes gribouillées lorsque j’écoutais l’interview. Je ne promets pas une retranscription mot pour mot, mais l’idée est là (version anglaise traduite par mes soins rapidement) :
- Grandir est beaucoup plus amusant qu’être un enfant. J’aime l’idée d’être comme un enfant à 93 ans, mais pas puérile. L’idée d’être non pas intelligente mais sage. Growing up is much more fun than being a child. I like the idea of being childlike at 93 years old but not childish. The idea of being not smart but wise.
- Préjugé = pré-juger. Prejudice = to pre-judge.
- Toi et moi, nous invitons les gens à se réapproprier leur vrai moi. Je ne suis pas une victime, j’ai été victime ! Ce n’est pas qui je suis, ce n’est pas mon identité, c’est ce qu’on m’a fait. You and I, we invite people to reclaim their true self. I am not a victim, I was victimised! That’s’ not who I am, that’s not my identity, that’s what was done to me.
- Le fondement de la liberté est le pouvoir de choisir ! La pire prison est celle que je me suis construite, pas celle dans laquelle les nazis m’ont mis. Beaucoup d’entre nous se sont sentis piégés dans leur propre esprit. Nos pensées et nos croyances déterminent souvent ce que nous ressentons et limitent ce que nous pensons être possible. Nos croyances limitantes se manifestent de différentes manières, propres à chacun, mais il existe certaines prisons mentales communes qui contribuent à la souffrance. Ce livre est un guide pratique pour nous aider à identifier nos prisons mentales. The foundation of freedom is the power to choose! The worst prison is the one I built for myself, not the one the nazis put me in. Many of us experienced feeling trapped in our minds. Our thoughts and believes often determine how we feel and limit what we think is possible. While our imprisoning believes show up and play out in unique ways, there are some common mental prisons that contribute to suffering. This book is a practical guide to help us identifying our mental prisons.
- J’ai appris la différence entre la liberté négative et la liberté positive en 1945, le jour de la libération, lorsque la plupart des personnes ayant la possibilité de quitter le camp n’étaient pas physiquement ou mentalement capables de reconnaître leur liberté. Ils ont commencé à quitter le camp avant de revenir s’asseoir sur l’herbe ou le sol à côté des baraquements. Nous avions été libérés des nazis mais nous n’étions pas encore libres. La liberté fait peur. La liberté sans responsabilité est anarchie. (Cette histoire est partagée avec Victor Frenkel (son mentor) qui a été témoin de la même chose qu’elle, mais à Auschwitz). I learned the difference between negative and positive freedom in 1945 on liberation day, when most people able to leave camp were not actually physically or mentally able to recognise their freedom. So they started leaving camp before coming back and sitting on the grass or the floor next to the barracks. We had been freed from the nazis but we weren’t yet free. Freedom is scary. Freedom without responsibility is anarchy. (This story is shared with Victor Frenkel (her mentor) that witnessed the same as her, but in Auschwitz).
- Ne laissez personne vous étiqueter : vous n’êtes ni plus ni moins qu’un être humain ! En tant qu’être humain, vous avez le choix parmi les étiquettes que les gens vous mettent ! Don’t allow people to label you : you are no more or no less than a human being ! As a human being, you have the choice from the labels people put up on you !
- Si vous avez quelque chose à prouver, vous êtes toujours prisonnier ! Laissez tomber la quête d’approbation de quelqu’un d’autre, sinon vous êtes otage ou prisonnier. Cela inclut le fait de vivre “en réaction à quelqu’un” toute votre vie. Essayer par exemple d’être ceci ou cela PARCE QUE vous ne voulez PAS être comme votre père, votre mère etc. fait toujours de vous un prisonnier. If you have something to prove, you are still a prisoner ! Give up the need of someone else’s approval, otherwise you are hostage or prisoner. That includes living “in reaction to someone” your whole life – eg trying to be this or that BECAUSE you don’t want to be like – your dad your mum etc – still makes you a prisoner.
- Réagir ou répondre est la différence. React or respond is the difference.
- Je choisis le matin comment je vais me sentir le soir. Et le soir, je me sens satisfaite. I choose in the morning how I am gonna feel at night. And at night, I feel satisfied.
- Comment est-ce que je veux qu’on se souvienne de moi ? How do I want to be remembered ?
- “Je suis prête à” est l’une de mes expressions préférées. Je suis prête à risquer ! “I am willing” is one of my favorite word. I am willing to risk !
- C’est OK de RESSENTIR des émotions – plutôt que de PARLER ou de soigner des émotions – et de se dire “Je n’aime pas ça, cela m’est inconfortable mais c’est temporaire”. It is OK to FEEL feelings rather than TALK about feelings or medicate feelings and say to yourself “I don’t like it, it is inconvenient but it is temporary”.
- Donnez-moi le « mais » et je vous donne un « et »… Tout est temporaire. Give me the « but » and I give you a « and »… Everything is temporary.
- Si vous n’êtes pas capable d’être vulnérable, vous n’aurez pas de relations intimes. If you are not able to be vulnerable, you are not going to have intimacy.
- Quand je suis en colère contre quelqu’un, je donne tout mon pouvoir à cette personne. Il est donc très important de décider combien de temps vous allez retenir cette colère. Tant que je suis en colère contre toi, ce n’est pas toi qui souffre, c’est moi. Mais j’ai le pouvoir de ne plus m’en soucier. C’est normal d’être en colère… mais pour combien de temps ? Regardez toujours la douleur derrière la colère. When I am angry at someone, I give away my power to this person. So it’s very important to decide how long you are going to hold on to the anger. While I am angry at you, you don’t suffer, I do. But I have the power to not care anymore. It’s ok to be angry… but for how long ? Always look at the pain behind the anger.
- Comment épelez-vous Amour ? L’amour est un mot de cinq lettres : temps. Le temps est le plus beau cadeau que je puisse faire à l’autre. How do you spell love ? Love is a four letter word : time. That’s the biggest gift I can give you.
- Le contraire de la dépression est l’expression. Ce qui sort de notre corps ne nous rend pas malade, mais ce qui n’en sort pas oui ! The opposite of depression is expression. Because what comes out of our body doesn’t make us sick, what doesn’t come out does !
- L’amour de soi est un souci de soi, pas du narcissisme. Les personnes narcissiques ne s’aiment pas. Elles sont en fait remplies de honte ou du sentiment de ce qu’elles n’ont pas, ou de ce qu’elles ont mais aimeraient ne pas avoir ! Self love is self care, not narcissism, because narcissistic people don’t like themselves. It is actually full of shame or you have something you don’t have or something you have you don’t want to have !
- Regardez la vie à l’envers (de l’intérieur vers l’extérieur) et n’attendez pas que les autres vous rendent heureux ! Look at life from inside out and don’t wait from someone to make you happy !
Le Choix d’Edith : un hymne à la vie
Au moment où j’ai écrit cet article de blog, je n’avais écouté que son podcast. Mais son livre Le Choix est un véritable hymne à la vie…
De manière vraiment intéressante, Le Choix m’est littéralement tombé entre les mains un an après avoir écouté son podcast, alors que je vivais temporairement chez une amie et attrapais “au hasard” quatre livres dans sa bibliothèque pour aplanir les coins d’un papier géant qui ne cessait de s’enrouler sur la table alors que j’avais besoin de le regarder en détails.
Éloge de la responsabilité
Synchronicité (ou cadeau) de la vie, peu importe ! Il est arrivé pile poil à un moment où j’avais bien besoin de le lire. Et chaque page ou presque s’est révélée être un enseignement précieux, m’amenant à une réflexion profonde sur moi-même et sur le choix que nous avons à chaque instant de décider ce que nous voulons – ou ne voulons plus – dans notre vie.
En résumé : nous ne décidons pas toujours de ce qui nous arrive, mais nous avons le choix de décider de ce que nous en faisons.
La vie d’Edith Eger est édifiante en tous points ! Et bizarrement hautement réjouissante, bien que le récit commence peu ou prou à Auschwitz alors qu’elle a 16 ans. Ce récit a été pour moi profondément libérateur. Et je te le recommande vivement. Si tu as lu Le Choix, STP laisse-moi un commentaire en bas de page pour me dire ce que tu en as pensé et ce que cette lecture t’a apporté.
Et toi, qu’est-ce que tu choisis ?
Sur ce, je te souhaite une Wanderfull journée, de préférence à la place du conducteur !
Tu as l’impression d’être à la place du passager et aimerais (re)prendre le volant de ta vie, mais ne sais pas par où commencer ? Participe aupour dessiner les contours de ce à quoi cela pourrait ressembler très concrètement.
Pas prêt.e à participer ou pas le temps en ce moment ? N’hésite pas :
- à relever mon Défi Gratuit “7 jours pour changer de lunettes” à faire en 5 minutes chrono par jour.
- et découvrir mon Programme en ligne Graines de Baobab, spécialement imaginé pour celles et ceux qui veulent faire bouger les lignes dans leur vie, qui a lieu chaque année en mars et en octobre.
- ou le Wanderfull Year Bootcamp qui a lieu chaque début d’année en janvier pendant 2 semaines
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